Xiao Lu était si pur et si innocent, qu'il ne pouvait pas deviner le dilemme auquel était proie son ami. Pour lui, lui tenir la main n'avait rien d'impardonnable. C'était devenu en quelques sortes une habitude, une habitude dont il ne pouvait se détacher, et ce même si son ami s'avérait aimer quelqu'un d'autre. C'était comme si on essayait d'enlever son doudou à un bébé. Il vous cassera les oreilles non stop jusqu'à ce qu'on lui redonne. C'était comme une façon de se rassurer, de se dire qu'il était pas seul et son cœur se sentait remplit d'aise.

Mais soudainement, ses réflexions sur le film qu'ils venaient de voir furent interrompus par une salve de cris stridents. Soudainement, ce fut comme si il se retrouvait perdu en plein milieu d'une tempête. Balloté de tous les cotés, il finit par se retrouver projeté sur le coté avec une violence incompréhensible et sa tête finit par lui tourner légèrement tant il était saisi et étourdi par la suite des évènements.
A cet instant, il ne voyait même plus son ami. Elle n'allaient quand même pas lui arracher ses vêtements tout de même.

-Kiyooo ! Kiyo ?!

« Ecoutez ! »

Il lui semblait que cette voix qui s'élevait soudainement de la foule était la sienne, alors le brun se releva difficiliment en s'aidant de la colonne contre laquelle il était tombé. Il remarqua que son jean s'était déchiré en tombant par terre, mais il n'y fit pas attention. Au lieu de cela, il s'approcha un peu.

« Je vous propose quelque chose… Une trêve, juste pour aujourd’hui ! Vous comprenez, j’aimerais passer, rien qu’un jour, une journée normale avec un ami, comme vous vous pourriez le faire sans avoir des cris d’hystérie à l’affut, vous pouvez le comprendre, non ? »

Le jeune homme fut d'abord étonné de le voir dire de telles choses à ses fans. C'était sans aucun doute ce que la plus part des idoles pensaient lorsqu'ils se faisaient assaillir d'une telle facon, mais de mémoire d'homme, le jeune homme était le seule qui avait osé le faire.
Elles auraient put s'énerver, crier, pleurer, faire un scandale qui aurait surement couté la carrière de son ami. Et tout ca pour lui ?
Il l'observa, les larmes lui montant aux yeux.

-Kiyo...

Mais heureusement, et à leur plus grande stupéfactions, elles se turent et les laissèrent passer sans problèmes, et même avec beaucoup de respect. Xiao Lu était encore stupéfait lorsqu'il rejoignit enfin son ami, qu'il prit par le bras de peur de le perdre de vue de nouveau. Elles l'avaient laissé passer, et ce sans faire d'histoire...Dites donc, le jeune homme avait encore plus de pouvoir persuasif qu'il l'avait imaginé.

« Tout à l’heure, le gros bras qui nous a laissé passer, c’est Jordan, un ancien ami, qui avait l’habitude de me défendre contre les brutes ! … Bah oui, quand on n’est pas super musclé comme moi, on est très facilement la proie de grands gaillards costauds, voire pire si on est né dans une famille avantagée ! C’était mon ancien garde du corps, pour la petite anecdote… Mais il a été embauché à tellement d’autres endroits, qu’on est resté ami, et il me facilite l’accès dans ce cinéma, vu qu’il est souvent là, quand je viens au cinéma ! C’est très pratique ! Mais normalement, il n’est pas sensé le faire, juste qu’on se connait, voilà tout ! »

Ooooh...Lacha le jeune homme sans vraiment se rendre compte. Pourquoi avoir particulièrement des gardes du corps dans les familles riches, pourquoi leurs enfants auraient t'ils plus de chance de se faire agresser ? C'était encore un mystère pour lui qui ne se rappelait pas de tous ses kidnappings, ses violentes faites sur mineurs dont il avait entendu parler.
Mais il ne continua pas sur le sujet, et finit par renchérir, alors qu'ils s'installaient de nouveau cotes à cotes dans la voiture.

-Tu ne risques pas d'avoir des problèmes...pour tout à l'heure ? Genre qu'une d'elle le raconte à des tabloids ou quelque chose comme ca ? Il était réellement d'une adorable ignorance.

Finalement grace à l'aide de Jordan, ils purent reprendre la route. Cette fois en direction d'une destination inconnue. C'était plutôt agréable de se laisser porter...

-Pour en revenir au film, c'était super ! Vraiment ! C'est dans ce genre de trucs que tu devrais tourner, déclara t'il en lui tapotant doucement l'épaule.

Il repensa à ce qu'il lui avait un peu avant, à propos de son début dans le théâtre. Le jeune homme, qui ne connaissait pas totalement les ficelles des boites de productions comme Angel, avait été étonné d'apprendre qu'en plus de ses activités en musique, il montait aussi sur les planches. Que faisait t'il encore ? Était il sur le point d'animer une émission de télé pour combler le tout ? Maintenant, il comprenait pourquoi il avait toujours l'air aussi pressé et fatigué même quand il n'avait rien à faire.

« Heu, pour te répondre, pour le théâtre ? Je fais beaucoup d’activités, autre que le chant, tu sais ! Je compose, je créer des arrangements vocaux pour certains artistes, j’écris pour d’autres artistes, je figure dans des chorégraphies, que ce soit dans mes clips ou dans ceux des autres, et je suis aussi acteur ! Donc, mes journées sont constamment remplies, entre les photos shootings, les plateaux télés, les nuits blanches en studios, des fois, et les plateaux de tournages… Quand je rentre chez moi, je suis toujours exténué ! Et même chez moi, je travaille encore sur des compositions que je dois faire, si elles ne sont pas pour moi, elles sont pour d’autres…»

Au fur et à mesure que son ami se mettait à énumérer toutes les activités qu'il faisait, les yeux du plus jeune s'arrondirent s'indignation et de stupeur. Comment est ce que tout cela pouvait rentrer dans cette vie déjà assez courte dont ils avaient hérité ? Il y avait de quoi décourager le plus passionné des musiciens.

-Ouwah...Mais, à Angel, ils ne préoccupent vraiment pas du bien etre de leurs poulains ? Je veux dire...tu dois etre tellement épuisé de faire tout ca... Et si ton corps ne suivait pas Hn ? Tu n'es pas malade au moins ? Tu me l'aurais dit ?

Le coréen était très sincèrement inquiet pour lui. Il aurait bien continué à le questionner, mais ils arrivaient déjà à la patinoire.

« Et bien, tu vois, ce n’est pas si facile, d’être une star ! Il faut assurer ‘tout le temps’, et ce n’est pas un hyperbole ! Imagine que je tombe malade ! Je bloque énormément de choses, en somme ! Et je me suis séparé de mon petit ami, la première fois, à cause de cet emploi du temps surchargé, autrefois... »

Il lui lanca un regard triste en l'entendant parler de cette facon.. Lui pour le moment n'avait rien à perdre en se concentrant sur sa carrière...Mais son ami ? Il avait réellement perdu ce qu'il aimait pour tout ca ?
Il fit par lui sourire d'un air compréhensif.

-Je sais...d'ailleurs tu es surement la personne la plus courageuse que je connais, vraiment. Si j'arrive un jour à entrer à Angel, je te citerais !

Il éclata d'un rire sincère, et finalement, le suivit en dehors du véhicule. Ils entrèrent dans la grande patinoire, ou fusaient les rires des enfants, et des couples qui profitaient de la fraicheur de la glace.
Ils saisirent leurs patins et allèrent les lacer sur les bancs.
Son ami fut le premier à se lever. N'ayant pas levé les yeux de ses patins, le jeune homme ne savait pas ce qu'il était entrain de faire.

-Au fait, tu sais bien patiner ?

Demanda t'il en se levant...Mais il eut rapidement la confirmation que nous en voyant dans quelle position il s'était retrouvé. Il s'efforca de ne pas rire, et s'empressa de le rejoindre.

-Kiyo...hum...est ce que ca va ?

Il glissa lui meme sur la surface lisse et saisit son ami par dessous les aisselles pour l'aider à se mettre debout.

-T'inquiètes pas. Je vais t'aider.

Il lui prit les mains, et lui ordonna gentiment de se mettre droit.

-Allez, suis moi, d'accord ?

Il glissa tranquillement en marche arrière tout en donnant des indications au japonais, jusqu'à ce qu'il soit en mesure de le lacher doucement. Le voyant capable de se tenir tout seul, il le lacha tranquillement et frappa dans ses mains !

-Super ! C'est Super ! Allez maintenant, essaie de m'attraper ! Le taquina t'il d'une voix enfantine avant d'aller se faufiler à travers les gens pour éviter qu'il ne le rattrape plus vite qu'il ne le pensait.