Après quelques secondes d'hésitation, j'ai finis par me décider a ouvrir les yeux, très lentement. J'ai réalisé bien assez vite que Nijina n'était plus la. J'étais un peu déçu, c'est vrai, mais pas du tout surpris. Même si je voulais croire le contraire, je savais au départ qu'a mon réveil, elle serait partie. Je me redressai dans mon lit, passant une main dans mes cheveux ébouriffés a cause du sport de la veille. Je regardai par la fenêtre, constatant qu'il faisait beau dehors et qu'il était presque midi. J'entendis des pas dans les escaliers, puis des coups sur ma porte, qui précédaient l'entrée en trombe de ma mère dans la pièce. Elle portait sur un plateau des toasts et un verre de lait. Elle dut remarquer la tronche que je tirais puisqu'elle vint s'asseoir au bout de mon lit, me dévisageant. Je remarquai alors que j'étais toujours nu, fort heureusement mes couvertures cachaient les nécéssaire. Elle me tendit les toasts, que je dévorai en un instant.

'' Inutile de me dire ce qui s'est passé ici hier soir, '' me dit-elle en riant un peu. '' Au moins, je n'ai rien entendu, c'est déja ça !''

'' Ah maman !'' Je m'étouffais avec le lait que j'étais en train d'avaler. Ma mère avait le don de me rendre mal a l'aise en disant des choses toutes simples. '' De toute façon, ça ne change rien, comme tu peux voir, je suis seul.''

'' Je l'ai entendue partir, tôt ce matin. D'ailleurs il est déja tard, tu devrais te rendre en cours !''

Sur ce, elle ramassa la vaisselle et sortir de la pièce. Je me levai, enfilant l'un des uniformes propres que je laissais toujours a la maison au cas ou l'envie de débarquer me prenait. Je ne voulais pas aller en classe et, bien sérieusement, je songeais a sécher la journée en compagnie de mes amis. En réalité, je voulais aller a l'école simplement pour chercher Nijina, la trouver et lui faire face. Je voulais savoir pourquoi elle s'était dépêchée de partir durant la nuit. En sortant de la maison, mon portable se mit a sonner ; c'était Toru. Apparemment, ce n'était pas la première fois qu'il m'appelait depuis ce matin, et il se demandait ou j'étais et si j'allais me rendre a l'école. Je lui dis qu'effectivement, j'allais y être, mais que j'irais les rejoindre plus tard. Bien vite, je me trouvais encore une fois entre les murs de l'école. Je me contentais de marcher, lançant des regards a gauche et a droite, a la recherche de cette fille avec qui je venais de passer la nuit. Mais je ne la trouvai nul part. Elle devait être quelque part dans l'établissement des filles, ou je n'avais pas le droit de me rendre. Je passai tout de même devant, m'attirant les regards de quelques spécimens de la gente féminine. L'une d'elle s'approcha de moi et je reconnus une fille (j'oubliais toujours son nom) avec qui je discutais parfois quand l'occasion se présentait. J'arrive a la supporter quelques minutes seulement, mais elle n'a jamais rien fait pour que je la déteste, donc ça passe.

'' Eh, ça serait pas le beau Yang, par hasard ?'' Je me tournais vers elle, alors qu'elle souriait. '' On te voit plus trop dans le coin dis donc, tu fais quoi de tes journées ? Ton visage me manquait !''

'' Je préfère rester loin du cirque, tu vois. '' Elle se mit a marcher près de moi, comme je m'y attendais. Je crois qu'elle en a toujours un peu pincé pour moi. En fait non, beaucoup. Elle ne pouvait s'empêcher de me complimenter, alors que je ne lui rendais jamais et, lorsqu'elle me voyait, j'étais foutu. A moins d'être avec mes potes, elle me suivait comme un chien de poche en pleine admiration jusqu'a ce que je finisse par m'énerver et lui faire comprendre que j'avais des trucs a faire.

'' J'ai faim, pas toi ? Si on allait a la cafétéria manger un morceau ? Ça nous donnerait l'occasion de parler un peu !''

J'haussai les épaules. Je venais de manger, mais je me mis a penser qu'il était midi et que je ne m'étais pas encore rendu a la cantine. Peut-être que Nijina s'y trouverait ? J'acceptai donc de suivre truc-machin-chouette, attendant a une table pendant qu'elle allait se chercher quelque chose a se mettre sous la dent. Durant au moins une bonne quinzaine de minutes, je ne dis pas un mot : elle parlait, encore et encore, me racontant des ragots qu'elle entendait du côté des filles, quels couples se formaient, un tas de conneries du genre. Elle se pencha alors un peu par dessus, tassant ses plats, pour passer doucement ses ongles sur mes mains. Je soupirai, tournant le visage vers elle. Elle me disait un tas de conneries, du genre ahh parlant de couples, est-ce que t'as quelqu'un dans ta vie, et blah blah blah. Je ne portais pas tellement attention, car je venais de repérer Nijina un peu plus loin dans la pièce. Me levant d'un bond, je me dirigeai vers elle d'un pas assuré. En réalité, je cherchais encore quoi lui dire. Arrivant a sa hauteur, je mis une main sur son épaule, puisqu'elle était dos a moi.

'' Eh, Nijina, il faut qu'on parle a propos d'hier... ''

'' Quoi, qu'est-ce qui s'est passé hier ??'' Je tournai la tête, pour réaliser que ma groupie me suivait toujours, et qu'elle venait de s'accrocher a mon bras.

Une fugitive ? Oui je pourrais l’être, je suis partie comme si j’étais une voleuse. Je ne lui ais pas donné signe de vie, pas de mot pour lui donner une raison et je n’ai pas tenté de le contacter. Il faut dire que ça ne fait pas beaucoup de temps que je l’ai quitté, mais je sais très bien que si je ne le vois pas aujourd’hui je ne lui enverrais pas de message. J’ai peur, oui je suis lâche comme beaucoup d’homme, j’ai peur de la suite des évènements et la pire de mes craintes est de tomber amoureuse. Pour le moment je vais donc essayer de jouer à cache-cache avec Kume, essayer de ne pas le croiser.

L’arrivé au lycée ce matin a été beaucoup plus difficile que d’habitude. Cette fois je regardais partout autour de moi essayant de voir s’il pouvait être dans nos parties communes. D’habitude je regarde mes pieds pour éviter de chercher les embrouilles et de croiser le regard de certaines personnes, il faut dire que maintenant que j’ai des réponses à mes questions je ne vais plus les chercher et jouer les fouineuses, je dois être encore plus sur mes gardes et penser un peu à moi. Cependant, en regardant partout certaines personnes croient que je les regarde elle, je tourne alors vite le regard et me rend faible, quelle honte ! Je marche seule (comme toujours) dans cette cours pour me rendre à ma classe et dormir en classe ? Ou essayer d’écouter le prof ? Comme si cela était possible, celui-ci donne ses cours dans de drôle de circonstance, il parle pendant que les filles parlent et font d’autres choses parfois incompréhensible.

La matinée a été très lente, je n’ai pas arrêté de penser à Kume, il faut vraiment que je le sorte de mon esprit. Mais une chose est sûre, là où je suis il ne pourra me voir. L’heure du déjeuner arrive, je vais alors me rendre à la cantine comme la plupart des étudiants, seul petit souci, la cantine est une salle commune. Je commence alors à paniquer, me faisant alors toute petite, tête baissé surtout. J’entre dans cette cantine n’ayant pas très faim et surtout ne voulant pas manger, mes pensées me dégoutent. Je prends alors une pomme et part pour m’assoir sur une table seule. Je marche lorsqu’une main se pose sur mon épaule. Vous savez quoi ? Pour la première fois je me suis dit *pourvu que ce soit quelqu’un qui veut me frapper* je ne voulais en aucun tomber sur Kume. Mon cœur se mit alors à battre beaucoup plus vite et plus fort, la chaleur me monte, le stresse arrive me laissant une douleur dans le ventre. Je ravale ma salive et me décide à voir qui est cette personne. Sauf que je n’ai pas besoin de deviné lorsque j’entends (au moment où je me tourne) « '' Eh, Nijina, il faut qu'on parle à propos d'hier... '' » Je savais que c’était lui et dans l’élan je me retrouve vite face à lui, étrangement mon regard ne vint pas se poser longtemps sur lui, il se pose sur cette pétasse, cette sensu accrochée à lui. On dirait que cela ne le dérange pas, mais étrangement je ressens ce sentiment de jalousie. Sauf que voilà, il finit vite par se dissiper (mais pas disparaître) pour laisser place à la déception. Il ose parler de la nuit d’hier devant cette fille ? C’est que je ne peux pas lui faire confiance, il compte dévoiler tous nos secrets et même devant elle. J’ai déjà vu cette fille une fois, c’est l’une des commères de l’école, qui s’empressera de répandre la nouvelle. Je me sens trahie et c’est quelque chose que je déteste et que je peine à pardonner. Je me tourne alors vers cette fille qui ne me semble pas du genre à s’exciter et à imposer sa loi. « Ça te regarde pas ma jolie, si tu le lâchais un peu, tu n’es pas vraiment son genre ! » Pourquoi j’avais dit ça ? Oh merde, je suis jalouse ! Je retourne alors mon regard sur lui plutôt furax. « Si tu veux qu’on parle, se serait peut-être mieux en privé tu ne crois pas ? » Lançais-je avec toute mon agressivité ! Pff pourquoi mon cœur ne ralentit pas ?

Dans un moment pareil, j'aurais volontier donné un coup de pied au derrière de l'autre gamine pour qu'elle débarasse le plancher, mais j'avais d'autres chats a fouetter. Elle venait de me prendre le bras, s'y pendant comme un chien qui ne veut pas laisser son maitre partir. Nijina n'avait pas tellement l'air contente, ni de me voir ni de voir l'autre fille, apparemment. Elle répondit d'un ton qui se voulait offensif, et je me demandais bien pourquoi. Étais-ce la de la jalousie ? J'en doutais, mais qu'est-ce que ça aurait pu être d'autre ? Tout ce que je comprenais, c'est qu'elle était jalouse de voir une autre fille après moi. Mon égo de pur mâle se gonflait un peu a cette idée, mais ça ne changeait pas le fait qu'elle ne semblait pas de bonne humeur. Je tentai discrètement de me défaire de l'emprise de l'autre cruche, mais mon esprit restait préoccupé ailleurs. Elle s'adressa a la fille avant moi, et le ton sur lequel elle m'avait parlé me surprennait. Eh, je n'avais pourtant rien fait moi ! La fille se mit a parler avant que je puisse répondre.

'' Et tu crois que tu l'es plus, peut-être ?! '' Elle me lâche et s'avança vers elle, la toisant de haut en bas. '' T'as rien de particulier, t'es pas si jolie que ça, et en plus ... '' Elle pointa alors sa poitrine et, avant que je puisse comprendre, elle rajouta, '' t'as pas été très gatée par la nature, contrairement a moi, c'est tout naturel !'' Je me tournai vers elle, le regard noir.

'' Écoute, ça te dérange de nous laisser deux minutes ? Merci. ''

Je venais de dire ça sur un ton sec, assez dur pour qu'elle comprenne que je ne déconnais pas.
Elle fit la moue et resta plantée la, alors que je saisissais le poignet de Nijina pour la tirer plus loin. Je ne savais pas trop quoi lui dire, ni comment débuter la conversation. Après tout, j'étais venu la voir, et non pas le contraire, je devais donc dire quelque chose. Malheureusement, j'ignorais totalement quoi. Lui demander pourquoi elle était partie avant que je me lève ? Nah, on ne sortait pas ensembles tout de même, ça ne devait pas m'affecter. Lui dire d'oublier ce qui s'était passé ? Être une femme, j'aurais été moi-même insulté si un mec venait me dire quelque chose du genre, j'en déduis donc que ce n'était pas la meilleure option. Je pris une inspiration et, lorsque nous fûmes assez loin pour que personne ne puisse entendre la conversation, je me décidai a lui faire face. Je me laissai tomber sur le mur, le prenant comme soutiens, alors que je croisais les bras pour enfin l'affronter après l'avoir cherchée pendant plus d'une heure sur tout le campus.

'' Ça voulait dire quoi, ce qui s'est passé hier ? '' Je ne sais pas si j'aurais dus commencer par ça, mais je voulais vraiment le savoir. Je voulais savoir si tout ça n'était qu'une partie de plaisir parmis tant d'autres, ou si ça cachait quelque chose d'autre. Si elle avait l'intention qu'on se revoit ou si, au contraire, tout allait redevenir comme avant : c'est a dire une haine étrange et inexpliquée entre nous. Je me disais que ça aurait été moins compliqué comme ça. Je ne l'aurais croisée qu'une fois de temps en temps dans les couloirs, elle me lançerait une vacherie, je lui répondrais, et tout resterait comme ça. La voie facile, quoi. Mais est-ce que la route plus aisée était le chemin que je VOULAIS emprunter ? Je ne savais pas encore. Je tournai les yeux pour voir l'autre imbécile qui était encore debout au même endroit, a nous observer d'un oeil mauvais, attendant que notre entretiens soit terminé. '' Donc mm...''

L’autre gamine n’a pas vraiment apprécié la façon dont je lui ai parlé, mais honnêtement je n’en aie pas grand-chose à foutre, elle peut alors me dire tout ce que veux, elle a même osé parler de mes seins et Bla Bla, me dire que je n’étais pas belle … ça devrait me toucher ? Elle pense peut être que oui mais franchement je m’en moque, la seule chose qui me déçoit encore c’est que Kume n’a aucune réaction face à ça, peut-être que sa nouvelle copine lui plait plus que moi, c’est claire qu’elle a deux gros obus beaucoup plus important que les miens, mais franchement est-ce qu’il n’y a que ça qui compte ? J’ose croire que oui puisque j’ai vite été remplacé, il ne m’a sans doute pas trouvé parfaitement trouvé à son gout en fin de compte … Il me prend alors par le poignet après avoir fermé le clapet de la pétasse. Devrais-je être flatté ? Ou n’était-ce que pour faire son intéressant. La façon dont cette fille lui à fait la moue m’a encore plus énervé et la première personne présente sur qui je vais pouvoir me défouler c’est Kume, qui n’est pas blanc comme neige dans l’histoire.

Alors qu’il s’appuie contre un mur dans un coin espacé du monde, croisant les bras et me demande ce que s’était ce qui s’est passé hier, l’autre fille est là à regarder. J’ai vraiment des doutes … Qui est-elle, est-ce qu’elle aime Kume et lui ? A-t-il vécu des choses avec elle ? La voir comme ça me gonfle, le pire c’est que je peux voir Kume la regarder. Et voilà je suis jalouse oui ! Et pourquoi je suis jalouse ? Après tout on n’est pas un couple, il est libre de faire ce qu’il veut, où il veut, avec qui il veut. Je dois arrêter ce comportement et stopper notre relation net, je ne dois pas envenimer les choses et risquer de tomber amoureuse de lui, comme je l’ai déjà dit l’amour pour moi m’est interdit, IMPOSSIBLE ! Je pouffe un rire avant de répondre, tellement désespérer face à la fille. « ça ne voulait rien dire pour moi ! Je n’ai fait que m’amuser, on n’est pas amoureux que je sache, alors maintenant tu peux retourner voir ta copine, on dirait qu’elle t’attend. » je ne suis pas vraiment fière de moi, ça ne voulait rien dire ? bien sûre que si … comme si j’allais me mettre à nue devant tout le monde, pour moi ça voulait dire quelque chose et c’est ça le pire. J’aurais largement préféré que tout ça ne soit que du flan, mais voilà la vérité c’est que je ressens un petit quelque chose pour lui que je refuse d’avouer !

Kume semble déçu par ce que je viens de lui dire, certes j’ai manqué de tact et mais je ne pensais pas que ça l’atteindrait comme ça. Je me doute que lui ne partage aucun sentiment pour moi, Kume quoi ! le leader des Kimpatsu, celui connu pour être froid et toujours collé à ses potes… comment pourrait-il succomber à mes charmes alors que notre relation est loin d’avoir été rose ? J’ai jamais été très gentille avec lui, je l’ai frappé, lui aussi, on s’est insulté, ignoré, parfois humilier (gentiment bien sûr) et la pire des choses je crois qui est en désaccord avec notre relation : on a couché ensemble. Pourquoi ? Le plaisir ? L’attirance ? Ou peut-être plus ?

Toucher par l’attitude de Kume qui comment d’habitude ne laisse rien passé, froid comme un glacier … Je me rapproche de lui souriant comme une petite garce fière de sa connerie. J’avais envie de le faire chier ? Mais pourquoi ? Peut-être parce que je n’ai pas assez dormis cette nuit, parce que je vois que j’ai été remplacé ou pire, que ce qui s’est passé hier n’était rien pour lui. « De toute façon, je me doute très bien que pour toi c’est la même, pas besoin de parler de ça pendant 3H, tu m’as déjà remplacé, je n’étais qu’un simple coup d’un soir pour toi donc fatigue toi pas à me le dire j’ai compris ! » Ahah, Niji dit toujours la vérité, alors qu’il essaie de me faire changer d’avis !

Alors comme ça, tout ça n'était qu'un jeu ? A voir sa façon de rire, elle trouve ça très drôle. Je me demande de quoi elle rit. De la situation, ou alors de moi, qui est assez stupide pour aller la voir et lui demander si tout ça a un sens ? Elle devait se marrer encore plus que je le voyais, d'ailleurs. Comment faire sentir un mec imbécile en dix secondes ! J'ai juste envie de lui envoyer un regard et de me retourner pour partir. Mais voila, elle me parle de ma ''copine''. Qui ça, la fille qui s'entête a me coller alors que je ne me souviens même pas de son nom ? C'est a mon tour d'avoir un rictus, pour cacher en partie ma déception, mais aussi parce que je comprend qu'elle est effectivement jalouse. Peut-être qu'au fond, elle fait semblant. Elle croit qu'il se passe quelque chose avec l'autre fille alors elle reprend son attitude de la fille qui n'est atteinte par rien. Pourtant, après tout ce qui s'est passé, elle devrait réaliser que j'ai déja commencé a la percer a jour. Mais d'accord, si elle y tient, je vais embarquer dans son jeu et voir comment elle va réagir. Je me relève et ne peut m'empêcher de hausser le sourcil quand j'entend ce qu'elle me dit. Elle semble frustrée alors que je n'ai rien dis, je ne comprend pas trop. Elle assume tout de suite qu'elle n'était qu'un coup de soir, alors qu'elle vient de dire exactement la même chose de moi.

'' Exactement, si tu considères que je n'étais qu'un coup d'un soir et que c'est la même chose de mon côté, tu as raison. Aller, salut. ''

Je n'ai rien de plus a dire. Le sourire en coin que j'avais quelques secondes plus tôt s'est déja effacé. Tout ça, c'est ridicule. Les femmes sont tellement compliquées ! Je n'ai jamais rien dis. J'allais pratiquement lui dire que je la cherchais, mais après ce qu'elle vient de me dire, je peux bien oublier ça. Je tourne les talons, l'air noir. J'emmerde cette journée, et j'emmerde les gens qui me regardent et, surtout, j'emmerde cette fille qui m'attend encore la-bas. Si elle n'était pas venue me suivre comme une biche en chaleur, tout ça ne serait pas arrivé. Je passe devant elle sans même lui accordé un regard. Je n'ai pas envie de parler, et je songe a envoyer un message a mon frère pour lui dire que, finalement, je n'irai pas les rejoindre, et que je ne veux voir personne dans ma chambre sauf si une vie est en jeu.

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Durant toute la conversation, qui ne dura pas longtemps, Fuki les observait. Elle détestait cette fille. Pourquoi ELLE, elle avait droit a de l'attention de la part de Yang ? Automatiquement, elle la prit comme son ennemie numéro un. Toutes les filles qui s'approchent de Kume de trop près, en fait, elle les déteste, et fait tout ce qui est en son pouvoir pour faire en sorte qu'elles restent loin, très loin de lui. Lorsqu'il se dirigea dans sa direction, Fuki se mit a sourire. Enfin, il revenait vers elle ! Pourtant, il passa devant elle sans même la regarder, et son visage souriant retomba d'un coup. Elle jeta un regard a cette conne, toujours dans le coin, et fit semblant de parler a son chéri et de se mettre a rire, prenant bien soin de regarder sa rivale. Son plan entrait maintenant en éxécution. D'un pas rassuré, elle se dirigea vers cette fille inférieure, et s'arrêta a quelques centimètres d'elle, n'oubliant pas de rire une seconde fois. Elle la dévisagea encore.

'' Haha ! Yang m'a tout dit, tu sais ! '' C'était complètement faux. En fait, Fuki ignorait totalement le sujet de leur conversation. '' Inutile de t'accrocher a lui, t'as aucune chance, surtout avec moi dans le décors ! Prend ça comme un conseil d'amie, tu veux ?''

Elle se mit a rire d'une voix aigue et fausse, avant de se retourner et de recommencer a marcher, prenant soin de bien faire balancer ses hanches et de se passer une main dans les cheveux. Bien vite, elle rejoignit Kume qui marchait devant, les mains dans les poches. Il n'avait pas l'air content mais elle s'en fichait, tant qu'elle pouvait être avec lui ! Elle tenta de s'accrocher a son bras mais sentit une forte résistance, même s'il ne disait pas un mot.

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Oui, je vais tout simplement retourner dans ma chambre et peut-être jouer une partie de quelque chose, je ne sais pas encore quoi, et ensuite j'irai dormir. Oh, j'ai très bien dormis la nuit dernière, trop bien même, mais tout ça me rend malade. Je préfère aller me coucher que de me défouler. De toute façon, je suis connus pour être très difficile a ébranler ! Je sens quelque chose me frôler le bras et, en me retournant, je croise le regard de cette petite emmerdeuse (oui, j'ai dis que je ne la détestais pas, mais elle commence a vraiment m'énerver) qui essaie, encore une fois, de s'accrocher a mon bras. Je dois garder mon calme même si je bouillonne, et je n'ai pas envie de parler. Je me contente donc de resserrer mon bras pour l'empêcher d'y glisser la main. J'espèrais qu'elle comprenne le message, mais ça n'a pas l'air d'être le cas puisqu'elle continue de marcher avec moi. Elle a un sourire triomphant sur le visage, et je commence a me demander pourquoi ...

« Exactement, si tu considères que je n'étais qu'un coup d'un soir et que c'est la même chose de mon côté, tu as raison. Aller, salut. » Mais aurait-il prit la mouche ? J’ai quand même du mal à croire ça, plutôt étrange qu’un gars comme ça soit toucher par ce que je lui ais dit. Toujours en compagnie des plus jolies filles et jamais en couple, on pourrait croire qu’il est un don juan, c’est ce que je crois dure comme ferme. Je me doute qu’il se moque de moi, il ressent peut être un je ne sais quoi, mais cette nuit là ne devait sans doute pas dire grand-chose. Je le vis alors partir et pendant une seconde l’envie de le retenir me traverse l’esprit, mais voilà les choses changent quand je vois la fille le rejoindre et lui parler en rigolant, il a dit quelque chose sur moi et je ne sais pas c’est quoi. Celle-ci me jette alors un regard fière comme si elle été fière de ce qu’il se passe. Elle s’approche alors de moi pendant que mon visage reste de marbre. Si mes yeux étaient des révolvers elle serait déjà fusillée ! « Haha ! Yang m'a tout dit, tu sais ! » j’avais envie de ne pas la croire, mais quand je me souviens de ce qu’il a dit plus tôt, voulant parler avec moi d’hier et que elle était avec lui, la question ne se posait plus, il est coupable et à parler ! Tout de suite j’ai envie de le rejoindre et de lui couper la langue, comment peut-il me faire ça, étaler sa vie privé et la mienne avec, aux yeux de tous (oui car si cette fille sait, tout le monde sait !)

« Inutile de t'accrocher à lui, t'as aucune chance, surtout avec moi dans le décor ! Prend ça comme un conseil d'amie, tu veux ? » elle savait trouver les mots blessants, je ne devrais pourtant pas être touché, m’obligeant à croire que je ne ressens rien pour lui, mais pourtant ça me pince là où ça fait mal. Je lui souris alors comme-ci je me moquais qu’elle sache quelque chose, je n’allais pas lui dire des détails, après tout peut être qu’elle pêche le faux pour avoir le vrai, cette idée absurde me passe par la tête. La colère monte en moi, me sentant trahi et par une personne qui disait que je pouvais avoir confiance en lui. Je suis blessée, cela m’atteint comme si je l’aimais bien, oui je dois l’avouer, ce que j’essaie de me cacher depuis la veille n’en vaut pas la peine ! Je l’aime bien ! Mais voilà maintenant je me sens trahis et je suis déçue de son comportement.

En passant à côté de la fille, la bousculant au passage (et pas de main morte) je rejoins Kume, dans pas des plus intenses, je ne regarde pas autour de moi et ce que les gens pensent de moi je m’en moque. Il faut dire que je suis assez invisible donc ça ne me préoccupe pas. J’attrape le bras de Kume pour l’obliger à se retourner et dans l’excès de colère je lui fous une claque (oui une claque et pas un coup de poing) avant de dire, les larmes aux yeux. « Tu n’es qu’un menteur, je croyais que je pourrais avoir confiance en toi ! » C’est alors qu’un blanc s’installe dans la pièce, beaucoup de personne nous regarde, bahh ouais j’ai frappé Kume, le KUME ! C’est alors que je me rends compte de mon erreur et ça se voit à mon visage que je ne m’en veux pas un peu. Je ne m’en veux pas de l’avoir frapper, je m’en veux de l’avoir fait devant tout le monde et de m’être sa réputation en cause. Je m’attends alors à recevoir moi aussi un coup, peut-être pour installer une mise en pièce devant les autres. Mais voilà je ne me sens pas le courage de me faire frapper, je prends alors la fuite, pour peut-être cacher une future larme qui va couler. L’autre pétasse toujours là me regarde le sourire aux lèvres. J’ai envie de la frapper je ne la cache pas, mais voilà je pars plutôt me réfugier dans les marches des escaliers.

A quoi bon se cacher me direz-vous ? Il ne me suivra peut-être pas ? Ce que je souhaite, je n’ai pas envie qu’il vienne et qu’il me dise entre quatre yeux qu’il m’a trahi, pas besoin de me le dire je le sais. La chose dans l’histoire qui me blesse le plus, ce n’est pas le fait que tout le monde sache, le regard des autres m’importe peu, mais ce qui me fait mal c’est que c’est lui qui en parle, qui m’a trahi, et surtout le fait que je me rende compte que je ne suis rien pour lui !

Je continue de marcher, tentant de m'éloigner de cette fille (son nom ne serait pas Yuki, ou Fuki ? Bref, un truc ridicule dans le genre, quoi) mais avec toutes les personnes autours, c'est difficile de le faire sans bousculer quelqu'un. Si la plupart des étudiants n'auraient pas réagis si je les avais poussé, d'autres se seraient levés, indignés, pour essayer de me faire front. Et, sérieusement, je suis d'une humeur assez massacrante pour arriver a faire une chirurgie plastique maison a l'imbécile qui osera me chercher du tort. Je continue de marcher, lorsque quelqu'un me prend le bras. Je suis sur que c'est cette Fuki qui essaie une deuxième tentative et me retourne avec l'intention de lui dire de me lâcher, mais je n'ai même pas le temps d'appercevoir de qui il s'agit que je reçois une main en plein visage. Je ne bouge pas d'un poil et me contente de regarder Nijina qui est maintenant la, devant moi. Quelques semaines plus tôt, je l'aurais frappée a mon tour, mais je ne pouvais plus. Quelque chose empêchait de lui en balancer une par instinct. Tout est silencieux, d'un coup, et je sais que beaucoup de regards sont maintenant tournés vers nous, attendant de voir la suite, attendant que je réagisse. Mais je ne fais rien. Je viens de voir le regard humide de Nijina, qui part en courant. Je commence a me dire que ma première hypothèse est la bonne, qu'elle est jalouse. Mais je ne comprend pas cet élan de colère soudain. Après tout, oui ce que j'ai dis a dus la blesser un peu, mais je n'ai rien fais de plus... Mon regard est alors attiré vers Fuki, qui sourit de toutes ses dents en la regardant partir. Elle me prend par la main et tente de me tirer vers elle.

'' Allez, vient Yang, tu vois bien qu'elle se fiche de toi, sinon elle oserait pas te foutre une claque devant tout le monde ! '' Elle continue de sourire et je n'ai aucun mal a voir que quelque chose est louche. Cette hypocrite a fait quelque chose, je le sais, mais j'ignore quoi. Je tire d'un coup sec pour retirer ma main de la sienne, lui lançant un regard noir. Je sais que tout le monde nous regarde mais je m'en fiche.

'' Qu'est-ce que tu lui a dis.'' Elle recule un peu, l'air intimidée.

'' Bah rien voyons, juste...'' Je répète ma question une seconde fois, et elle se met a regarder ses pieds. '' Uh... bien je lui ai dis que tu m'avais raconté, mais en fait je sais pas de quoi vous parliez...'' Tout sembla clair pour moi, pourquoi Nijina m'a traité de menteur. Je vais partir la rejoindre, mais Fuki me prend encore une fois le bras. Cette fois, j'en ai assez. '' Yang, attend ! J'ai fais ça parce qu'elle te mérite pas et...''

'' DÉGAGE!!''

Sans même m'en rendre compte, je viens de lui crier en plein visage. Les autres ont l'air surpris, car on me connait comme étant quelqu'un qui ne perd jamais son sang-froid. D'ailleurs je me demande pourquoi cette fois, c'est différent. J'ai peur de la perdre pour une imbécilité, et je ne comprend pas pourquoi. La fille reste figée sur place, l'air détruite. Je m'en fiche. La prochaine fois qu'elle s'interpose, je lui fait avaler ses rallonges de cheveux synthétiques. Je pars dans la même direction que Nijina, la cherchant des yeux. J'ai l'impression que si je ne la suis pas pour aller rêgler tout ça, tout va s'arrêter. Je sais que c'est ce qui est le mieux, mais je ne le veux pas. Je finis par la voir, assise dans les escaliers mainenant déserts. Je m'arrête au bas des marches pour être a sa hauteur, et lève son menton d'un doigt pour l'obliger a me regarder. Une partie de moi espère que ça peut faire comme hier soir, ou je n'avais qu'a plonger mon regard dans le siens pour qu'elle comprenne. Mais je sais que je dois quand même parler. Pour l'une des rares fois depuis longtemps, j'ai la bouche sèche. Sa claque m'a blessé, non pas physiquement, mais du côté des émotions. Je n'en reviens pas qu'elle puisse me traiter de menteur.

'' Je ne sais pas ce que cette garce t'as dis...'' Bon, j'y vais un peu fort, mais tout ça m'écoeure a un point tel que je ne peux m'empêcher d'exagérer. '' Mais c'est faux. Je n'ai rien dis, a personne. Même mon frère n'est pas au courant. Je suis peut-être un petit délinquant, mais je ne trahis jamais les personnes a qui je tiens. '' J'espère qu'elle va comprendre mon message pas si subtile que ça. Je recule, laissant retomber ma main. '' Si tu ne me crois pas... je ne peux pas faire grand chose de plus. C'est ma parole, contre rien. Mais sache que... lorsque je dis a quelqu'un qu'il peut me faire confiance, je tiens parole. Je n'ai rien de plus a dire.''

Alors que j’étais assise sur cette marche à me creuser la tête essayé de mettre au clair mes idées, Kume apparu devant moi, je suis une nouvelle fois partagée entre deux sentiments : le premier est que le voir ici pousse mon cœur à faire « boom boom » puis d’un autre je me demande quel baratin va-t-il pouvoir me sortir. Je baisse alors la tête pour ne pas lui faire face mais il me relève le regard pour que je le regarde. « Je ne sais pas ce que cette garce t'as dis... Mais c'est faux. Je n'ai rien dis, a personne. Même mon frère n'est pas au courant. Je suis peut-être un petit délinquant, mais je ne trahis jamais les personnes à qui je tiens. » Première chose remarquée : il tient à moi. Pff est-ce encore du baratin, une partie de moi souhaiterait le croire mais une autre me dit de faire attention. Il faut dire quand même que je préfèrerais le croire lui, plutôt qu’elle. Cette fille n’aspire pas confiance, mais est-ce que lui l’inspire vraiment ? Enfin bon, je vais le croire, ok je vais passer sur ce qui vient de se passer et je verrais bien par la suite si j’ai des échos de rumeur ou autres choses laissant à penser qu’il y a eu une fuite quelque part. Je lui souris alors pour montrer que c’est oublier, même si j’ai toujours quelques doutes, pas forcément pour maintenant, mais pour la suite aussi.

Je repense alors à la claque que je lui ais mit dans l’instant de colère et de rage, je me sens vraiment désolée, surtout de lui avoir fait honte comme ça (enfin je crois que je lui ai fait honte) Je m’approche alors de lui et tend ma main sur son visage à l’endroit où j’avais frappé, le caressant doucement. Ahh mais pourquoi je fais ça ? J’ai une rechute (^^) j’ai encore ce besoin de le toucher, comme si j’étais vraiment accroc a lui, que vais-je bien pouvoir faire pour me délaisser de lui et arrêter de toujours penser à ce qu’on pourrait devenir ! Nous ne sommes rien ! Il me l’a dit lui-même comme je lui ai moi-même dit : hier n’était RIEN ! J’enlève alors rapidement ma main et lui dit : « Frappe-moi ! » je vois qu’il ne comprend pas vraiment pourquoi je lui dis ça, je rajoute alors. « Je t’ai frappé sans raison, alors rends la moi ! » Je suis sérieuse, je veux comprendre la leçon de mon geste, peut-être que la prochaine fois je ne m’énerverais pas pour si peu (en même temps Kume commence à être un sujet qui fâche).

Oui un sujet qui fâche, un sujet qui me fait perdre mes moyens. Je tente à chaque fois de reprendre ma carapace face à lui, disant parfois des phrases cultes genre : je vais te casser la gueule, alors que je n’en pense pas un mot. Face à lui j’ai l’impression de devenir un vrai petit poussin et cette idée me fait peur. Ok je ne me bat pas, mais ce n’est pas une raison pour devenir faible en sa présence. Je ne sais donc pas comment je dois m’y prendre avec lui, devrais-je lui avouer que la nuit d’hier n’était pas un simple coup d’un soir ? Ou devrais-je continuer sur cette version ? Je ne sais pas vraiment, je ne veux pas non plus me ridiculiser face à lui. Ce que je trouve quand même étrange c’est qu’il n’a pas frappé par instinct (comme il m’avait dit ce fameux jour), peut-être va-t-il maintenant le faire ?

Je vois bien qu'elle hésite, c'est assez facile a voir. En réalité, je m'y attendais. Après tout, notre relation, s'il y en a bien une, n'est pas basée sur des fondations très solide, et je peux comprendre qu'elle ait du mal a me croire. Pourtant, j'essaie d'être le plus sincère possible. Elle a quand même fini par me sourire, et tout de suite une vague de soulagement a monté en moi. Je sais que des problèmes, nous risquions d'en avoir par dessus la tête, mais je préfère me dire que s'en est un de moins ! Elle pose alors sa main sur ma joue. J'ai envie de prendre ses doigts entre les miens, comme la veille ou je me sentais si bien, mais je ne le fis pas. Je n'ai pas tellement mal, contrairement a la fois ou elle m'a frappée. Je sais qu'elle s'est tout de même retenue pour ne pas frapper trop fort. Elle n'a pas besoin de me dire qu'elle est désolée car je vois bien dans ses yeux que c'est le cas et qu'elle éprouve un certain remord, c'est suffisant pour moi. Elle me dit alors de la frapper. Je suis assez surpris, je ne m'attendais pas du tout a ça. Je ne vais quand même pas lui rendre son coup ! Je m'étonnes moi même. Il y a quelques semaines, je n'aurais pas hésité, mais je me refusais catégoriquement a le faire maintenant.

Je peux voir qu'elle veut vraiment que je la frappe mais même si je le voulais aussi, je ne le ferait pas. Je ne veux pas lever la main sur elle une seconde fois, parce que je ne veux pas la blesser ou lui faire du mal. On dirait que quelque chose commence a changer en moi. Serais-je en train de devenir gentil ou quoi que ce soit du genre, moi qui ait toujours été froid avec les autres autours de moi ? Je n'ai jamais aimé quelqu'un d'amour, que d'affection. J'ignore ce que c'est, et j'ignore si ce que je commence a ressentir y ressemble de près ou de loin. Tout ce que je sais, c'est que je refuse qu'elle souffre par ma faute. Ou par la faute des autres aussi, en fait... Je dois lui faire comprendre. Je lève la main, prenant un élan. Je vois qu'elle frémit, car elle s'attend vraiment a recevoir un coup. Au dernier instant, je me contente de poser a mon tour ma main sur sa joue, avant de l'embrasser sur le front. Oui, moi j'ai fais ça. Si mes potes me voyaient, ils se poseraient probablement encore plus de question que je m'en posais moi-même.

'' Je ne te frapperai pas. Je l'ai fais une fois, c'était la première et aussi la dernière... ''

Je recule, regardant ailleurs. Ce nouveau moi me fait un peu peur, je dois le dire. Je n'ai pas l'habitude d'agir de la sorte, d'être si gentil et tout, mais je ne peux pas m'en empêcher. Quelque chose me dit que je dois faire attention, puisque j'ai une réputation mais d'un autre côté, je ne peux m'empêcher de me dire que je m'en fiche royalement. Je ne me suis jamais préoccupé de ce que les autres pouvaient bien dire sur moi, pourquoi est-ce que ça serait différent ? Parce qu'une deuxième personne a quelque chose a voir la dedans, c'est a dire Nijina, et que si tout ça la met dans la merde, je préfère laisser tomber, pour elle. '' Maintenant, fais-moi plaisir, ne crois pas toutes les conneries que les gens peuvent dire. Tu crois que j'ai des amis partout, a qui je raconte ma vie ? Nah. Je dis quelques choses a mes amis et c'est tout, les autres n'ont pas a savoir quoi que ce soit sur moi. Alors ne te préocupes pas de ça, d'accord ?''

Je pensais que tout s'arrangerait mais évidemment, je me trompe, comme d'habitude. Nous étions seuls depuis un moment, mais j'entend des bruits de talons qui claquent sur le sol derrière moi. Je recule, comme si de rien n'était, pour ne donner d'idée a personne et me retourne. Je soupire. C'est encore cette Fuki, qui a les yeux rouges, probablement parce qu'elle s'est mise a pleurer après que je lui ait crier dessus. Je roule les yeux, il ne manquait plus que ça. Elle s'arrête entre nous deux, et me lance un regard tueur, que je lui rend. Elle soutient mon regard quelques secondes avant de regarder ailleurs : c'est moi le plus intimidant des deux. Finalement, il me pousse un peu du bout d'un doigt, l'air en colère.

'' Tu m'as humiliée, devant tout le monde ! Je me suis jamais sentie aussi stupide !''

'' Eh bien il était temps que tu le réalises, '' dis-je simplement en croisant les bras. J'en ai assez qu'elle me suive comme un chien, surtout après ce qu'elle vient de faire. Elle a l'air très insultée, ce qui ne provoque chez moi qu'un sourire sarcastique.

'' Si tu penses que je vais me laisser me faire crier dessus de dégager !'' Oups. Je l'avais oublié, ça. Je jette un regard furtif a Nijina. C'est vrai, ça devait déja circuler dans l'école, que j'avais perdu mon sang-froid : une première.

'' Oui, c'est ce que je pense, et a voir tes pauvres petits yeux de chien battu, ça t'as beaucoup affecté !'' Elle sait qu'elle ne gagnera pas contre moi. Elle se tourne alors vers Nijina et la pousse.

'' Il te trouve quoi a toi hein ?! T'es affreuse et en plus tu te laisse tapper dessus par n'importe qui!''

Je m’attendais vraiment à ce que Kume me frappe (enfaîte non, j’espérais qu’il ne le fasse pas) lorsqu’il leva la main une crainte fait son apparition, m’obligeant à froncer les sourcils comme-ci j’attendais quelque chose et que je me préparais … enfaîte non, il m’a seulement rapprocher de lui pour pouvoir m’embrasser sur le front, un baisé qui a su se montrer rassurant, positif et surtout très compliqué pour la situation. Je ne sais plus quoi penser de nouveau, et un mélange de sentiment, de question sans réponse se bouscule. Je devrais peut être arrêter d’avoir peur du futur, arrêter de vivre dans le passé, et vivre ma vie à chaque instant, sans penser aux conséquences. Il m’annonce alors qu’il ne me frappera pas, plus jamais … Serais-ce un moyen de me montrer qu’il tient à moi, ou simplement le fait que soit une fille influence son choix ?

Je lui souris alors mais perd rapidement ce sourire qui illuminait mon visage lorsque j’entends des pas venant en notre direction. La pauvre’ fille se ramène et s’immisce dans notre conversation, elle se place entre nous deux, regardant Kume et lui lançant des remarques, elle essaie de se faire passer pour une victime et s’est amusant. Moi alors derrière elle, je me sens un peu de trop, pourtant je perds vite cette pensée lorsque j’écoute ce qu’elle lui dit et ce qui lui répond. Alors comme ça il l’a humilié ? Cette nouvelle est sans doute la plus belle de la journée, il a bien fait et j’aurais payé pour voir ça. Le jeu du chat et de la souris continue entre eux devant moi, simple spectatrice jouissant de ce spectacle. Elle se tourne alors vers moi, me lançant une insulte à deux francs six sous, je suis affreuse, je me laisse taper par tout le monde. Ahh j’aurais envie de lui cracher au visage et de lui dire que si j’étais affreuse comme elle le disait, Kume ne succomberait pas à mon charme (ahh les filles diraient n’importe quoi pour boucher le clapet des autres filles) elle me bouscule alors, bien doucement je trouve, peut-être a-t-elle peur de se casser un ongle. Je prends ça comme une « agression » venant d’elle, si je n’avais pas un secret à garder et une réputation à entretenir je lui aurais déjà cassé le doigt, juste pour me venger des idées qu’elle m’avait implanté dans la tête et pour le fait de draguer ouvertement Kume.


Je ne peux cependant, malgré que je sois plus intelligente et plus mature qu’elle, lui répondre. J’ai besoin de préserver un minimum de dignité et je ne vais pas me laisser insulter et brutaliser par une fille aux cheveux en plastiques et aux ongles en résine ! « Je ne sais pas ce qu’il me trouve, il a dût succomber à mon charme naturel … Peut être bien qu’il déteste les sosies de Lady Gaga ! » J’ai été gentille, beaucoup trop. Elle me répond alors : « Il y a un truc que tu ne sais pas, c’est que Kume et moi sommes ensemble en secret, on est amoureux et tu ne pourras rien changer à ça ! » J’ai envie d’exploser, de rire bien sûr. Lorsque j’ai une envie, le plus souvent je l’exécute et c’est le cas ici. Elle me dit alors : « Tu ne me crois pas ? » elle se rapproche alors de Kume, plutôt rapidement comme si elle voulait lui sauter à la bouche, une fille voulant quelque chose l’a en général et même les plus fort tel que Kume ne peuvent pas empêcher ce genre de fille de leur gober la bouche. Je m’interpose alors, hors de question qu’elle le touche, l’embrasse ou lui fasse quoi que ce soit, je la pousse alors plus violemment qu’elle m’avait poussé. Elle s’emmêle un peu dans ses talons, essayant de se rattraper au mur pour ne pas tomber, la pauvre : je ne voudrais pas qu’elle soit humilié une seconde fois … *pure ironie*. Je lui dis alors (comme-ci je voulais protéger mon territoire) « Tu peux dire ce que tu veux pour m’emmerder, je ne te croirais pas … Maintenant si tu le touches, lui fait des avances ou même si tu lui reparles, je te tombe dessus c’est claire ? » bon okay ce n’est pas très crédible, une envie de rire arrive, je me tourne alors vers Kume en souriant et en lui chuchotant : « ça avait l’air vrai hein ? » Pff j’adore, cette fille en tout cas ferait bien de partir avant que je ne lui tombe dessus pour de vrai. Mais comme-ci elle s’était dopée aux piles électriques, elle se remet droite et rapidement s’approche de moi me pousse (ce qui me fait reculer de quelques pas sur le côté) et saute au visage de Kume. Oui ses lèvres touchent celle de Kume, *nahhhh ce sont les miennnnnnnes* je suis bouche bée devant ce spectacle, qui l’aurait cru franchement, je ne sais pas si je suis la seule à être surprise, mais pour le moment je n’ai qu’une envie, décoller les rajouts de la poupée ! Elle se décolle alors de Kume et le regarde comme s’il allait entrer dans son jeu. « Pourquoi tu ne veux pas lui avouer qu’on s’aime ? Tout ce que tu m’as dit sous la couette s’était que du flan ? On ne peut pas te faire confiance, tu m’avais pourtant dit qu’on pouvait … » sa mou de chien battue me sort par les yeux, mais le mot confiance m’interpelle … et si ce qu’il m’avait dit il y a quelques minutes sur la confiance, il le disait à toutes les filles ?

J'allais réagir, mais je me suis ravisé. Je sais de quoi Nijina est capable, même si elle ne le montre pas. Après tout, nous ne sommes que trois dans le coin, c'est facile de faire taire quelqu'un. Et puis cette fille n'a pas l'air vraiment menaçante, il n'y a qu'a voir comment elle s'est mise a pleurer parce que je ne voulais pas d'elle. Bon d'accord, Nijina avait aussi les larmes aux yeux, mais c'est différent. Entre cette Fuki et moi, il ne s'est absolument rien produit. Elle a l'attitude parfaite de la fille jalouse qui vit dans ses illusions. J'ai eu une expression de dégout lorsqu'elle a dit que nous étions ensembles et amoureux, et tout ce tas de conneries. Et puis quoi encore ? En plus, elle ose dire ça alors que je suis juste a côté d'elle, et qu'elle sait parfaitement que je vais démentir ses propos ! Je ne dis rien, tout ça est ridicule, et ça me fait perdre mon temps. Je suis venu ici pour parler a Nijina, pas a cette cruche. Je suis un peu surpris de la façon dont elle lui a répondu, d'ailleurs, avec son ''ça avait l'air vrai hein?''. Je préférerais que ce soit effectivement vrai plutôt que de faire des raggots sur des trucs qui ne sont pas vrais. Du moins, pas encore...

Elles se poussent encore, je me contente de regarder. Il n'y a pas encore de sang, alors qu'est-ce que ça peut bien changer pour moi ? Les batailles a coup de griffes n'ont rien de bien exceptionnel. C'est quand Fuki me sauta au visage que je réagis. Elle est carrément en train de m'embrasser. C'est dégueulasse. On dirait un mélange d'haleine de poisson, probablement dus au repas qu'elle s'est envoyé plus tôt, avec des effluves de fumée de cigarette. J'ai un haut le coeur alors qu'elle se détache de moi et tente une dernière fois de me faire dire que nous sommes ensembles. Elle m'écoeure. Je me penche vers elle, un faux sourire dessiné sur les lèvres. Elle me regarde avec ses yeux de merlans frits, comme si elle venait de gagner. Je la saisis par le collet, pas trop fort quand même, juste assez pour la bousculer un peu, et la force a me regarder de ce regard que tant de personnes redoutent. Elle tente de se défaire de mon emprise mais je suis plus fort qu'elle et elle continue de me regarder.

'' Qui pourrait t'aimer ?'' dis-je d'un ton froid. Oui, je suis méchant, mais elle le mérite. '' Et sous la couette ? Je préfèrerais rester seul toute ma vie plutôt que de passer une seule nuit avec toi. '' Je la relâche, ne manquant pas de la pousser un peu vers l'arrière. '' Je vais effectivement avouer quelque chose, par contre. Tu m'emmerdes. Tu ne m'as jamais causé de problèmes, alors je tolérais ta présence et le fait que tu me suives comme un sale chien de poche. Tanpis pour toi. Tu sais ce que je t'ai dis tout a l'heure, ça tient toujours, tu veux que je le répète?'' Elle fait non de la tête, comme je le pensais. J'espère vraiment qu'elle a comprit le message, car je sais être beaucoup plus méchant que ça, surtout envers les filles. Son visage est rouge. Elle a honte et, encore une fois, elle va pleurer. Qu'est-ce que je m'en moque, elle a l'air d'une pastèque aux cheveux décolorés ! Elle tourne les talons, mais je dois sceller cette rencontre. '' D'ailleurs en passant, ce premier baiser était loin, très loin d'être mémorable. La prochaine fois que l'envie te prend de sauter sur quelqu'un, brosse toi les dents.''

Elle finit par partir, et nous sommes de nouveau seuls dans les escaliers. Je me tourne vers Nijina, les lèvres pincées. Je ne sais pas ce qui me prend, mais j'ai du mal a me retenir. Finalement, je n'arrive pas a me contenir, et je me met a rire, discrètement puis a gorge déployée tant la situation est ridicule. Je revois la tronche de cette fille et je ne peux m'empêcher de me marrer lorsque je repense a quel point elle peut être pathétique. Mon propre rire m'étonne, ça fait si longtemps que je n'ai pas osé me lâcher de la sorte. J'avais presque oublié a quoi il ressemblait. Après quelques secondes, les larmes aux yeux, je met une main devant ma bouche, arrêtant mon fou rire. Je me râcle la gorge. J'ai du mal a me permettre de rire devant les membres de ma team, alors pourquoi est-ce que je n'arrive pas a me retenir devant elle ? Je m'essuie les yeux, reprenant mon éternel air sérieux.

'' Tu serais gentille de ne rien dire a propos de ça...''

Le fait que cette Fuki l’embrasse me dégoute et me fait partager son haut le cœur, j’ai envie de lui tirer la tignasse et la balancer dans les escaliers juste pour qu’elle arrête. Ceci est un spectacle plutôt éprouvant qui me touche (qui l’aurait cru) désormais c’est bien définitif, personne ne doit le toucher, il est à moi, mais bon bien sur ça, je vais m’abstenir et ne pas en parler. Le meilleur reste à venir, alors que lui-même se défait des liens de la poupée, il lui balance en pleine tête : « Qui pourrait t'aimer ? » Paf* ça s’est fait, je partage même son chagrin, si on me dit ça un jour je crois que ça me travaillerais pendant plusieurs jours, un tas de question se bousculerais dans ma tête et je me remettrais en question, d’un côté peut être que ça ne lui ferait pas de mal. « Et sous la couette ? Je préfèrerais rester seul toute ma vie plutôt que de passer une seule nuit avec toi. » AH AH AH, oui j’ai envie d’exploser de rire, me fendre la poire juste pour savourer le manque de tact de ce cher Kume, il lui ferme son clapet comme il faut et ça fait du bien. Et le brosse toi les dents étaient excellent je n’aurais pas trouvé mieux, j’ai presque envie d’applaudir. Mais pourquoi je suis méchante comme ça ? C’est étrange je me découvre un nouveau côté, personne ne peux venir sur mon territoire sans que je ne fasse quelque chose, je pourrais être leader d’un clan moi aussi, peut-être …

La FUCKY (Fuki pardon) finit par partir, je la regarde alors souriant comme elle l’avait fait un peu plus tôt pour moi. La vengeance est un plat qui se mange froid et que se savoure. Je regarde alors Kume qui se met alors à exploser de rire. Ça me surprend de lui et je dois avouer que c’est agréable de le voir rire comme ça. Vous avez déjà remarqué que lorsqu’une personne rigole, tout le monde suit. Le plus souvent s’est par rapport au rire qui peut parfois être ridicule, d’autres fois c’est pour partager ce moment, certains rigolent également pour ne pas se sentir à l’école, et le meilleur je crois c’est ceux qui pousse par ci par là des rires faux et vraiment très nul histoire de ne pas montrer qu’il ne comprenne rien à ce qui se passe. Donc voilà dans quel cas je suis ? Je suis entraînée par son rire qui m’oblige à sourire de toutes mes dents. Il me dit ensuite alors en se calmant : « Tu serais gentille de ne rien dire à propos de ça… » à qui il veut que je le dise franchement. Entre ami on ne se trahi pas, oui j’ai bien dit ami car je ne veux pas qu’il y est plus (mais si je veux) mais je ne peux pas, l’amour m’est interdit, pourquoi ? Je ne sais pas peut-être parce que je ne connais pas et que ça me fait peur, toutes ces nunuches tels que Fuki ne montre pas les avantages hein si vous voyez ce que je veux dire (ahhhh il m’a trompééé, t’inquiète ma poule il ne sait pas la chance qu’il avait !! MAIS MOI JE L’AIMAISSSSSSS …)

Je lui dis alors histoire de m’amuser un peu aussi « Ah si si, je vais le dire à tout le monde, rien que pour t’emmerder ! » Je lui souris alors le regardant pendant un bref instant, j’ai comme un petit bug sur ses lèvres, je nous revois encore hier et aujourd’hui j’ai encore envie de l’embrasser et de partager ce moment avec lui. J’essaie alors de me ressaisir en secouant la tête et baissant les yeux pour ne plus le regarder. Il ne pourrait pas se raser les cheveux ? Se teindre en roux, et s’habiller avec un sac poubelle ? Il serait moins séduisant et ne me ferait plus craquer.

Je ne l'avouerai jamais, mais ça m'a fait du bien de lâcher mon fou et de rire, pour une fois. Je ne le fais jamais car ce serait trop étrange venant de ma part. De toute façon, ça m'arrive rarement de vouloir rire, mais cette fois, je n'ai simplement pas pu m'en empêcher. Et je suis content de voir que Nijina s'est mise a rire avec moi, comme si toute la tension qui flottait dans l'air quelques minutes plus tôt s'était dissipée d'un coup. Elle me regarde en souriant. Ça m'étonne a quel point les choses ont évoluées entre nous. Je ne pensais pas pouvoir blaguer et rire avec elle de si tôt, disons ! Je soupire, un sourire toujours en coin, laissant s'installer un petit silence. J'ai conscience que les problèmes ne s'arrêtent pas la. Je viens de ridiculiser Fuki, qui était tellement desesperée qu'elle a même tenté de mentir juste devant moi, alors qu'elle savait que je dirais le contraire. Quelque chose me pousse a croire que je n'ai pas fini d'entendre parler d'elle, mais qu'elle ne sera pas aussi gentille la prochaine fois. La plupart des filles du campus, il ne faut pas s'y fier. Elles ont toutes un fond comme cette Kana, et demain matin je risquais d'entendre des rumeurs sur moi, Nijina, ou sur nous deux.

Et puis, qu'est-ce que ça peut bien me faire ? J'en ai rien a foutre. Les rumeurs circulent mais finissent par mourir et par être oubliées. Surtout que la plupart de celles qui circulent sur mon compte se sont averées être fausses. Je ne me laisse jamais atteindre parce que, de toute façon, je ne le suis pas, et les laisse parler. Les autres finissent donc par être persuadés que tout ça n'était qu'un tissus de mensonges, et ça m'arrange. Je regarde Nijina, sans savoir quoi dire. Tout est silencieux et pourtant, je ne ressens pas ça comme si c'est un silence de gêne. Je ne sais pas quoi dire, mais je ne cherche pas non plus. J'entend un son sourd, et je réalise ensuite que c'est la vibration de mon téléphone dans ma poche. Je plonge ma main dans ma veste et le sort : c'est un appel de Toru. Je réalise que dans ma fureur, ou je me disais que je retournerais chez moi en envoyant paitre tout le monde, j'ai oublié de lui envoyer un message pour lui dire que je ne serais pas la. Un peu a contrecoeur, je fais signe a Nijina et répond.

'' Kume, t'es ou ?'' Je décolle le portable de mon oreille. Il parle toujours trop fort celui-la ! Je ne doute pas que Nijina peut tout entendre, et m'éloigne donc un peu.

'' Nul part, ce n'est pas important. Qu'est-ce que tu veux ?''

'' Bah les potes et mon on commençait a se demander quand tu allais venir. T'as promis hein Yang, cette fois tu ne peux pas annuler !''

Je soupire. C'est vrai, j'ai promis, et quand je donne ma parole, je la tiens. Il est vrai que ça fait quelques fois que je les abandonne parce que j'ai autre chose a faire a la dernière minute (comme chercher Nijina ou la sortir du pétrin, par exemple ! Ou me faire tabasser par elle, mais c'est une autre histoire), si bien que mon frère m'a fait promettre que j'allais vraiment me présenter. J'acquiesque une ou deux fois, pour finalement raccrocher. Je me tourne alors vers Nijina, marchant dans sa direction, sans vraiment avoir d'expression définie. Je m'arrête près d'elle. Je la prendrais bien dans mes bras, mais je ne sais plus si ça va ou pas, alors je me retiens.

'' Je suis désolé, j'ai promis a mon frère que j'irais les rejoindre... '' Je lui montre alors mon téléphone en lui faisant un clin d'oeil. '' Si tu n'as pas supprimé mon numéro, tu peux toujours m'appeler ou m'envoyer un message s'il y a quoi que ce soit !'' Je me tourne pour partir, mais je ne peux m'en empêcher. Je pose ma main sur sa joue rapidement, le sourire en coin, avant de tourner les talons et de partir pour retraverser la cafétéria. Je sais que beaucoup de personnes me regardent, elles n'ont pas oublié ce qui vient de se passer, mais je me contente de marcher et de regarder droit devant moi, la tête haute. S'ils pensent que je vais me laisser piétiner...